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30 décembre 2020

Syntony Deeptech GPS

Syntony est devenu en cinq années l’un des spécialistes Français de la radionavigation par satellite, et plus précisément des signaux de radionavigation, ne se contentant pas, comme 99,x % des entreprises d’intégrer une puce GPS dans ses produits. Cette spécialité a été choisie pour offrir des produits uniques sur le marché, dans la mesure où, justement, ils vont au-delà de ce que les grands fondeurs de puces GPS savent ou veulent faire. Elle requiert, par définition, l’embauche de spécialistes de très haut niveau, souvent PhD sur le sujet, et la constitution d’une équipe pluridisciplinaire R&D, signaux, hyperfréquence, électronique numérique, FPGA et logiciel. Ce dernier point, la constitution d’une équipe d’exception, n’est pas facile à réaliser en France, où les meilleurs ingénieurs sont très souvent incités, même certaines fois par leurs professeurs, à rejoindre l’un des grands groupes qui leur tendent les bras. Toutefois, cela change, et Syntony est là pour en témoigner.


LES PRODUITS DEVELOPPÉS

Quelques mots, sur les cibles d’applications visées par Syntony : nous avons deux lignes de produits adressant chacune un marché potentiel de plusieurs dizaines de milliards d’euros, chacune des deux étant potentiellement la meilleure solution disponible sur le marché, ce qui est confirmé par des analystes extérieurs à Syntony.

Le premier marché adresse la localisation souterraine à base de signaux GPS, et donc 100 % compatible avec les milliards de puces GPS délivrées chaque année dans les produits de mobilité. Sur ce marché en explosion (20 Md€ de taille potentielle), SYNTONY dispose de la seule solution avancée, offrant une précision métrique et bientôt centimétrique_ bien devant ses concurrents, principalement Américains.

Le deuxième marché concerne le tracking GPS basse consommation sur batterie : La GSA (Galileo Supervisory Authority) estime ce marché à 30 Md€ à échéance de 2030. Et le tracker de Syntony offre entre 10 et 100 fois plus d’autonomie de batterie que ses meilleurs concurrents qui, le lecteur l’aura compris, utilisent une puce GPS du commerce, alors que nous utilisons une solution Software Defined Radio, parfaitement adaptée au domaine d’application.

PRENDRE PLACE SUR LES MARCHÉS

Ayant dit cela, la voie royale pourrait apparaître toute tracée : « si j’ai le meilleur produit du marché, il suffit de faire un site web, et tout le monde l’achètera ». La vie fourmille évidemment de preuves du contraire... Même après avoir développé une solution unique, l’avoir protégée, et avoir convaincu les premiers clients, devenir « global » comme disent les Américains nécessite beaucoup de temps, d’efforts et surtout des ressources très importantes, très largement plus importantes que celles qui ont été nécessaires pour développer le produit initial (au moins 10x). Avec ces ressources, on pourra créer une présence dans tous les continents, participer à tous les salons, conférences, évènements des domaines d’applications et technologiques, constituer l’ensemble des dossiers qualités, réglementaires, juridiques permettant d’exporter les produits dans de nombreux pays qui ont tous décidé d’avoir non seulement une langue différente, mais aussi pour une bonne partie d’entre eux, des législations et normes différentes.

Si, à cela, on ajoute que durant de longues années, les Venture Capitals (VCs) préféraient espérer trouver la pépite Software As A Service (SAAS) qui fera gagner 0,3 % de part de marché aux « Fortunes 500 », plutôt qu’investir dans une technologie dans laquelle ils ne comprennent rien et dont l’éclosion prendra trop d’années, on comprend la difficulté pour l’entrepreneur. Toutefois, là aussi, les choses changent.

Il est indéniable que Google est une pépite Deeptech, que Sigfox (à son échelle) en est une aussi, de même que SpaceX et Tesla, et tous les copieurs de la terre se sont souvent cassé les dents à essayer de faire mieux qu’eux. C’est là le grand avantage pour notre catégorie d’entreprise et les VCs s’en rendent maintenant compte.

Simulateur de constellation SYNTONY


Le point commun entre ces quelques exemples de pépites ?

Elles ont toutes été fondées par des ingénieurs de haut niveau qui ont continué à diriger les développements relativement longtemps, avec une nécessaire vision du marché.

Certaines start-up Deeptech sont dirigées par des « jeunes », d’autres par des moins jeunes, et chacun y apporte des atouts différents : les jeunes, leur énergie, et leur compétence technique de « toute fraîcheur », les moins jeunes, leur expérience pluridisciplinaire, leur réseau (absolument nécessaire pour créer une équipe exceptionnelle dans un délai court) et leur capacité à embaucher les futurs dirigeants expérimentés, capables de les mener jusqu’à l’IPO. En tout cas, à l’heure des investissements, les VCs reconnaissent les avantages des deux.


Rôle de l’environnement

Un point est toutefois un très grand handicap pour des startuppers Deeptech fraîchement sortis de l’école : on n’y apprend pas, ou rarement, l’ensemble des connaissances qui sont nécessaire durant leur futur parcours : création d’entreprise, droit social, comptabilité, d’un côté, mais aussi lever des fonds, négocier avec des VCs, les principes à connaître pour exporter comme les carnets ATA, les INCOTERM, les législations et normes à respecter (sécurité électrique, ROHS, CE, FCC, ...), et enfin l’ensemble des précieux mécanismes d’aide aux entreprises mise en place en France, que ce soit pour soutenir l’innovation ou l’export. Un rattrapage express peut et doit être organisé par ces candidats dirigeants durant les premières années, à l’aide de plusieurs organismes, comme les Chambres de commerce, BPI France, et autres écoles de commerces, mais, et c’est un appel du pied, il serait temps que les grandes écoles d’ingénieur couvrent a minima cet ensemble de secteurs dans leur enseignement ou en option. Pour les écoles qui ne l’ont pas encore fait, une approche « Think Global » devrait impérativement être mise en place : apprendre aux entrepreneurs à viser immédiatement une solution qui adressera le monde entier et leur expliquer les différentes approches pour y arriver.


De mon expérience de start-up Deeptech, je retiendrais plusieurs enseignements, ou devises :

  • Ne jamais cesser d’apprendre, et commencer par les us et coutumes à connaître pour lever des fonds,
  • Le monde économique international est pire qu’une jungle : c’est simple, tout le monde veut votre mort jusqu’au moment où tout le monde veut vous racheter,
  • Contrairement à ce qu’on pourrait penser, vendre à l’étranger est souvent plus facile pour un Français que chez lui, tout simplement parce que dans notre marché domestique, nous sommes en concurrence avec des produits conçus par des ingénieurs de niveaux similaires (cf. Grandes Écoles). À l’étranger, dans l’écrasante majorité des cas, c’est beaucoup plus facile : ils ont des moins bons produits même s’ils compensent souvent avec des meilleures techniques marketing et commerciales, ce qui ne suffit évidemment pas toujours.


Dans cette jungle, quelques lueurs toutefois : les réseaux d’entrepreneurs Français, qu’ils soient en France (pour chasser en meute) ou à l’étranger (pour se supporter) comme les « French Founders », mais aussi, les supports étatiques (en France comme à l’étranger via les ambassades) à l’export sont des outils extraordinairement précieux. On s’en rend compte, lorsqu’on s’aperçoit qu’à l’export, seuls cinq ou six pays ont ce genre d’organisation au niveau mondial (France, UK, Allemagne, USA, Canada, Japon, et quasiment personne d’autre).

Lorsque j’ai commencé, jeune ingénieur débutant, je me disais : « ce que je veux faire dans la vie c’est, premièrement, des vrais produits qui se vendent et qui sont utiles, et deuxièmement, exporter pour aider et remercier mon pays ». Cela devrait être la maxime de tout ingénieur, me semble-t-il.

À PROPOS DE SYNTONY 

Fondée en 2015 par Joël et Béatrice Korsakissok, implanté à Toulouse (Haute Garonne), Syntony est une start-up Deeptech spécialisée dans le traitement du signal GPS/GNSS (Global Navigation Satellite System), qui rassemble à ce jour environ 50 salariés sur ses différents sites.
Elle propose des simulateurs GNSS principalement dédiés aux secteurs de l’aéronautique, du spatial ou de la défense, ainsi qu’un récepteur GNSS haute performance pour les applications embarquées et IoT.

Elle a également développé une solution unique au monde de réplication du signal GPS / GNSS en milieu indoor trouvant d’importantes applications dans le secteur du transport : tunnels ferroviaires, tunnels routiers, terminaux de bus et parkings souterrains peuvent ainsi être couverts par les signaux GNSS en totale compatibilité avec l’ensemble des puces GPS/GNSS actuellement en service. Syntony est présente via ses implantations à Toulouse, Paris, New York, San Francisco et Montréal, et exporte dans plus de 15 pays différents, couvrant les cinq continents. Elle a levé plus de 7 M€ depuis sa création.


 

Joël KORSAKISSOK
Président de SYNTONY,
Diplômé de Supelec, sa première expérience d’expatriation s’est faite en Allemagne entre fin 87 et fin 91 ; l’objectif recherché était de se préparer techniquement et professionnellement à aborder le marché international (l’export).
À Toulouse, Joël a ensuite pris la direction de « Silicom Toulouse » (ingénierie télécom spatiale). Il s’est ensuite concentré au développement et la préparation de ce qui deviendra Syntony, suite de la spinoff réalisée en 2015. Joël a reçu la médaille de l’académie de l’air et de l’espace en 2019 (et quelques prix d’entrepreneurs, EY, La Tribune, ...).

Auteur

Joël Korsakissok

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