Le monde numérique et l’explosion des besoins en matières premières critiques
Depuis plusieurs années, la problématique de l’approvisionnement en minerais, et en particulier en métaux critiques, fait l’actualité des médias et s’impose désormais dans l’agenda des décideurs politiques et économiques. La pandémie COVID-19 et la guerre en Ukraine ont été décisives pour que cette prise de conscience dépasse le seul cercle des initiés. Avant 2020, il était bien difficile de faire prendre conscience aux acteurs de l’industrie et des technologies de l’extrême vulnérabilité des chaînes d’approvisionnement des pays occidentaux, et en particulier européens.
Au-delà des besoins en minerais inhérents à la croissance économique des pays (notamment en voie de développement), les besoins nouveaux sont d’abord tirés par la transition énergétique. Celle-ci est caractérisée par le développement d’une part, de moyens décarbonés de production d’énergie, notamment les renouvelables (éolien, photovoltaïque…), d’autre part, par l’explosion du stockage d’énergie électrique dans des batteries, notamment pour la mobilité électrique (le Parlement européen a voté fin 2022 l’interdiction de la commercialisation des véhicules thermiques après 2035).
Mais la transition énergétique n’est pas la seule à nécessiter des besoins considérables et croissants en métaux. La transition numérique est également très gourmande en métaux, souvent mineurs, dont il devient de plus en plus difficile de se passer. Chacun sait maintenant qu’un smartphone contient une bonne moitié des éléments du tableau périodique de Mendeleïev, chacun d’eux ayant une fonction particulière. Si on imagine aisément le rôle de grands métaux comme le cuivre, l’argent, l’aluminium...