Comment le virtuel a révolutionné l'industrie !
C’est en 1981 que la Société Dassault Systèmes a vu le jour. Une dizaine d’ingénieurs de Dassault Aviation, passionnés d’aéronautique et d’une informatique naissante, utilisaient des ordinateurs pour concevoir en 3D la voilure des ailes d’avions et ainsi concrétiser la simulation de l’écoulement de l’air.
L’idée innovante consistant à utiliser les outils de modélisation 3D pour concevoir des objets industriels était née.
L’aéronautique et l’automobile furent les premiers utilisateurs de ces solutions. Depuis, la couverture des secteurs industriels s’est largement étendue, allant de la construction navale à la construction des villes et territoires, en passant par les équipements industriels, la high-tech, la santé, les biens de grande consommation ou encore l’énergie.
La 3D a été le vecteur d’une transformation fondamentale de l’industrie à la fin du 20e siècle et en particulier pour l’aéronautique.
C’est en 1989 que Dassault Systèmes développa pour Boeing le concept de la maquette numérique (DMU : Digital Mock Up). Cette maquette a permis une refonte totale des processus de conception dans les bureaux d’étude grâce, notamment, à la prise en compte systématique et intégrée de tous types d’éléments : systèmes électriques, tubing, voilure, etc. (voir illustration page précédente)
Une telle approche permet aux clients de réduire le nombre de prototypes physiques et, par conséquent, la durée du cycle de développement, donnant aux ingénieurs la possibilité de partager virtuellement leurs travaux en cours à travers le monde. Dès le départ, il ne s’agissait pas d’une mise à disposition de fonctionnalités mais bien de transformations fondées sur la valeur.
À la fin des années 90, a été développée une solution de gestion de la totalité du cycle de vie des produits (PLM : Product Lifecycle Management). Ces solutions répondaient à des besoins d’ingénierie complexes en matière de conception, de simulation et de fabrication, ainsi qu’à des exigences de processus sophistiquées dans les domaines de la gestion des modifications, de la collaboration industrielle et des travaux transversaux dans l’entreprise.
Il y a eu un avant et un après 1989, l’année où a été créée la première maquette 3D d’un avion, le Boeing 777.
De même, le 9 février 2012, a marqué un changement essentiel lorsque Dassault Systèmes a décidé de passer du produit à l’expérience produit d’une part et surtout en proposant ses solutions pour toutes les industries d’autre part.
La société offre aux entreprises et aux personnes des univers d’expérience 3D pour imaginer des innovations durables capables d’harmoniser produit, nature et vie. C’est l’essence même de ce que doit être un jumeau numérique.
Lorsqu’elle a formulé sa raison d’être en 2012 en se définissant comme la « 3DEXPERIENCE Company », l’entreprise a anticipé que le monde passerait d’une économie de produit à une économie d’expérience. Une économie où la valeur se situe dans l’utilisation du produit et non pas dans le produit.
Dans le même temps, l’ambition d’harmoniser produit, nature et vie a conduit l’entreprise à investir dans sa compréhension de la vie et de la nature.
Aujourd’hui, Dassault Systèmes affiche son ambition d’appliquer au vivant son savoir et savoir-faire acquis au cours du temps.
De l’objet à la vie ; il y aura un avant et un après le jumeau virtuel du corps humain.
Le jumeau virtuel, au travers de la plateforme 3DEXPERIENCE, intègre modélisation, simulation, intelligence de l’information et collaboration. Il réunit les biosciences, les sciences des matériaux et les sciences de l’information pour projeter les données d’un objet dans un modèle virtuel complet qui peut être configuré et simulé de bout en bout. En associant art, science et technologie, le jumeau virtuel permet de comprendre l’invisible pour représenter le visible.
Industriels, chercheurs, médecins et patients peuvent visualiser, tester, comprendre et prédire ce qu’ils ne peuvent pas voir – depuis l’effet d’un médicament sur la maladie jusqu’aux résultats d’une intervention chirurgicale – et ce, avant même que le patient commence son traitement.
Ce que l’on appellerait aujourd’hui une spin-off, composée d’une dizaine d’ingénieurs est aujourd’hui une société internationale de 22 000 collaborateurs à travers le monde, avec plus de 270 000 clients dans 140 pays.
L’ÉCONOMIE DE L’EXPÉRIENCE
L’économie de l’expérience ne se limite pas à « l’expérience utilisateur ». Il s’agit du bilan global d’un service apporté à la société. Autrement dit, il ne faut plus penser l’industrie comme un ensemble de moyens de production, mais comme un processus de création de valeur pour la société. L’industrie du 21e siècle est un réseau de création, de production et d’échange d’expériences.
Dassault Systèmes fait le pari que la plateforme 3DEXPERIENCE sera le plus puissant vecteur d’innovation durable, enjeu des années qui viennent pour chacun d’entre nous.
Le « phénomène plateforme » est en train de réinventer l’industrie.
En effet, aujourd’hui le principe organisateur de la chaîne de valeur industrielle, ce n’est plus le producteur, mais chaque personne, professionnel, consommateur et citoyen. Bien plus qu’une technologie, les plateformes virtuelles constituent donc une approche holistique de l’innovation et une source d’inspiration pour de nouvelles offres.
Au fur et à mesure que de nouvelles catégories d’innovateurs l’adoptent, la plateforme 3DEXPERIENCE devient le catalyseur et le vecteur de la renaissance de l’Industrie, ce mouvement de transformation est à l’œuvre dans le monde – une nouvelle façon d’inventer, d’apprendre, de produire et de commercer.
Là encore, ce n’est pas la technologie en soi qui compte : la valeur de la plateforme 3DEXPERIENCE tient dans sa capacité à augmenter et transmettre des savoirs et des savoir-faire au bénéfice des forces vives de demain. La connaissance se développe avec la mise en œuvre de l’expérience.
Le nouveau livre, c’est l’expérience !
Les mondes virtuels révolutionnent le rapport au savoir, comme l’imprimerie le fit au XVe siècle en Europe. Les mondes virtuels sont à la fois une bibliothèque et un atelier. Ceux qui gagneront ne sont pas ceux qui auront le plus automatisé leur production, mais ceux qui instaureront un patrimoine de savoir et de savoir-faire dans un environnement où le sous-traitant devient un partenaire de création de valeur.
Mais une approche de pointe en matière d’innovation requiert la mise en œuvre de projets collaboratifs couvrant plusieurs disciplines scientifiques. C’est l’une des principales fonctions de la plateforme d’expérience virtuelle de Dassault Systèmes. En plus de la collaboration multidisciplinaire, cette plateforme permet aux équipes de mener, in silico, des expériences en 3D, de réaliser des modèles numériques multi-échelles et multidisciplinaires, de simuler des scénarios et de transformer l’ensemble des données en données intelligentes. Cette approche se traduit par l’amélioration continue des processus industriels ainsi que le développement de nouveaux services. L’innovation consiste à imaginer le monde de demain. Les plateformes d’innovation collaborative peuvent permettre aux industriels et aux scientifiques d’apporter une valeur ajoutée sans précédent au monde de demain.
VERS UNE TRANSFORMATION DIGITALE RÉUSSIE
Comme le rapporte McKinsey, 80 % des tentatives de transformation digitale échouent. Cette statistique, qui donne à réfléchir, laisse de nombreux chefs d’entreprise bloqués entre deux mauvaises alternatives : ne rien faire ou investir des sommes importantes dans une transformation coûteuse sans garantie de succès.
En tant qu’ancienne Directrice de Systèmes d’Information et responsable de dizaines de grands projets de transformation, je sais qu’il s’agit d ‘un faux choix.
Le moyen de l’éviter est, cependant, relativement simple : ne faites pas ce que les transformations qui ont échoué ont fait. Ne vous concentrez pas sur la technologie à acheter mais concentrez-vous sur la valeur que vous voulez créer : c’est une des clés indispensable pour bâtir une entreprise plus performante.
La numérisation de votre entreprise n’est pas l’objectif en soi.
Concentrez-vous sur la valeur : la transformation de votre entreprise passe par la définition d’objectifs pour cette valeur recherchée (Key Value Indicator), l’adoption de nouvelles méthodes de travail, le développement de nouveaux modèles commerciaux tout comme la résolution de défis économiques et environnementaux.
L’exercice de maïeutique, nécessaire à définir ces objectifs, n’est pas simple et ne doit pas être sous-estimé. Grâce à une expérience de plusieurs décennies dans l’industrie, nous contribuons à définir les vrais objectifs à atteindre, en les formalisant de façon claire, en intégrant tous les acteurs de l’entreprise puis en construisant aux côtés de nos clients les processus et solutions nécessaires. Notre force et notre caractère unique sur le marché c’est le fait d’être resté une société scientifique avant tout et donc d’avoir une Recherche & Développement, capable de développer les solutions les plus innovantes.
Pascale MONTROCHER
Diplômée de Télécom Paris, avec une spécialité Traitement du signal et d’images, Pascale Montrocher a d’abord occupé des postes technico-commerciaux dans le secteur de l’audiovisuel professionnel et de la 3D.
Après dix années passées côté fournisseur, elle est devenue DSI de l’INA pour mener les travaux de numérisation des fonds d’archives.
Après quatre années passées à la DSI de Renault, Pascale a rejoint Dassault Aviation en 2006 en tant que DSI Adjointe. Elle a été nommée DSI en 2010. Elle a mené de nombreux chantiers de transformation afin de moderniser durablement l’infrastructure et améliorer le niveau de service.
Pascale était membre du Cigref, élue au conseil d’administration et présidente du Cercle Mixité et Numérique.
Chez Dassault Systèmes depuis 2017, Pascale est en charge d’un vaste chantier de transformation pour les équipes de vente directes les équipes techniques avant-vente et service mondiales dans une stratégie de vente sur la valeur délivrée chez les clients.