Inventer la ville, c’est aussi donner plus de poids aux citoyens dans les décisions municipales créer un lien de confiance fort, comment mettez-vous en place cette démocratie participative pour renforcer la légitimité des élus, par des outils numériques, par des plateformes collaboratives, par des consultations par internet de vos habitants, par l’accès aux données publiques, l’open data ?

Associer les habitants à nos réflexions fait partie de l’ADN de notre ville. J’y ai créé de nombreux conseils consultatifs, pour les jeunes, les seniors, la société civile, les quartiers et nous avons été la première ville française à importer le concept brésilien de « budget participatif », en 2002. À l’automne 2020, après le premier confinement lié à la pandémie de la Covid-19, j’avais souhaité recueillir les idées de la population pour améliorer la qualité de vie. Cette démarche, intitulée « Les Conversations citoyennes d’Issy », a connu un succès remarquable, puisque près de 20 % des foyers se sont exprimés.

Le numérique devient une réalité au niveau des entreprises mais aussi au niveau des villes, quelles actions entreprenez-vous sur la Mobilité, la sécurité, la santé, le télétravail, et sur quels outils numériques vous appuyez-vous : fibre optiques, 5G, réseaux sociaux… ?

Nous avons adopté un Budget Climat, inspiré de la ville d’Oslo. Il n’est pas calculé en euros, mais en tonnes de CO2 et nous fixons des objectifs annuels de baisse des émissions de gaz à effet de serre. Pour le mesurer, nous devons nous baser sur la data, notamment grâce aux outils de la Smart City, avec la fibre optique, la 5G, les capteurs, l’open data, le big data, etc.

Comment concevez-vous la ville de demain : ville servicielle, ville état - comme au temps des cités grecques Athènes, Sparte - ville entreprise qui rentre en concurrence avec d’autres villes ou métropoles pour abriter des entreprises et attirer de nouveaux habitants ?

Mon rôle d’élu local consiste à veiller à ce que les habitants d’Issy-les-Moulineaux jouissent d’un cadre de vie agréable, dynamique économiquement, bien connecté et disposent des atouts nécessaires pour qu’ils réalisent leurs parcours personnels et professionnels dans les meilleures conditions possibles.

Les mégalopoles, dans l’antiquité ont souvent des fins tragiques Babylone, la tour de Babel, Sodome et Gomorrhe, mais vous comment voyez-vous l’avenir de ces mégalopoles ? Le modèle asiatique est-il transférable en Europe ?

J’ai été parmi les premiers maires français à jumeler ma ville avec des villes asiatiques. Elles sont quatre, aujourd’hui, au Japon, en Corée du Sud et en Chine. J’ai une immense admiration pour l’Asie et je crois que nous pouvons nous inspirer de certains aspects de leur développement.