Retour au numéro
Partager sur :
Vue 156 fois
30 décembre 2021

ÉDITORIAL 🟢

Les géographes ou les démographes ou les deux ? prédisent, en 2050, plus de six milliards d’habitants dans les métropoles, soit de l’ordre de 70 à 80 % de la population mondiale. Pour accompagner cette croissance, urbanistes, architectes, sociologues et ingénieurs travaillent sur une transformation de la ville et de l’aménagement du territoire. Ce numéro fait un point sur les visions de la ville intelligente en apportant quelques briques à l’édifice en construction.


Le développement du numérique a engendré le concept de SMART CITY, celui d’une ville bardée de capteurs connectés recueillant les data et les traitant dans des plateformes numériques pour relever en priorité les défis de la mobilité avec des formes de mobilités plus soutenables, plus durables, plus inclusives. On pense tout bien sûr au développement des véhicules autonomes qui, même s’il est semé d’embûches (technologiques, réglementaires, organisationnelles), commence à émerger avec des expériences de transport public autonome (navette, bus ), de transport autonome privé (taxis-robots) mais avec quel modèle économique et sociétal pour cette Smart City ?

Les villes concentrent des activités économiques souvent génératrices de nuisances écologiques : émissions de gaz à effet de serre, pollution de l’air, nuisance de bruit, artificialisation des sols... Sur tous ces points la Smart City a un rôle à jouer dans la transition écologique : cela passe par le développement d’une offre véhiculaire renouvelée: véhicule électrique, à hydrogène, modes transports « doux » (Velib, …) mais aussi par des nouveaux services de mobilités (autopartage, covoiturage, vélib, autolib...) ainsi que le transport à la demande. Beaucoup d’espoirs sont ainsi fondés sur le concept de MaaS (Mobility as a service) qui en optimisant l’usage de différents modes de transport intermodaux pourrait progressivement sonner le glas des voitures particulières. Mais quelle sont les réalités pour ces nouveaux usages ?

Au-delà de ces aspects mobilités, la décarbonation des Smart Cities passe par l’optimisation des infrastructures qui vont restructurer villes et territoires qu’il s’agisse de infrastructures énergétiques, télécom et routières. Des synergies vont se créer entre l’énergie électrique avec le smart grid et les recharges des véhicules électriques, de même les routes de 5e génération et la route solaire vont alimenter non seulement les véhicules mais les unités de traitement des eaux et de séquestration du CO2. La Smart City avec sa connectivité généralisée, avec ses capteurs et l’internet des objets, avec le développement de la 5G contribuera-t-elle vraiment à réduire les impacts environnementaux grâce à la collecte et au traitement des données massives ? Le concept de jumeau numérique permettra-t-il de concevoir et de superviser une ville plus sûre, plus efficace et plus adaptée aux citadins ? Le modèle de Smart City est-il plus avancé en Asie ?

Dans ce dossier vous découvrirez la complexité des enjeux liés à la diversité des acteurs et des visions, publics et privés, où la technologie ne constitue qu’une partie du défi pour réinventer la ville.

Enfin, cette SMART CITY qui s’affiche comme capable d’anticiper tous les problèmes environnementaux, d’énergie, de mobilités n’est -elle pas une utopie ? Est-elle pour demain voire pour après-demain, cette ville où les hommes aimeront vivre ?



Gérard
 CAMBILLAU (1973)

Consultant en Transport et Mobilités à l’IMT, Responsable formation Transport et Mobilités à TÉLÉCOM PARIS.

Diplômé de TÉLÉCOM PARIS (ingénieur), a exercé des fonctions de direction à SNCF, INRETS, IFSTTARExpert ADEME, NEXT MOVE, HCERES.

Auteur

Licencié ès Sciences Economiques, Maîtrise de Physique, DEA de statistiques, DEA de Méthodes et Modèles de Management Scientifique Voir les 6 Voir les autres publications de l’auteur(trice)

Articles du numéro