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12 novembre 2019

Revue TELECOM 194 - La musique à Télécom Paris par Louis-Aimé de Fouquières

LA MUSIQUE A TÉLÉCOM PARIS

Les bâtiments de la rue Barrault n’ont pas abrité seulement des études d’électronique et de sciences numériques. On y a aussi beaucoup pratiqué la musique.

C’était l’époque où la procédure d’entrée sur titre comprenait un entretien avec un membre de l’équipe de direction de l’école. Dans ce cadre, c’est un directeur adjoint, Daniel Cadé (1966, X61), qui m’a reçu. Entrant dans son bureau, je suis captivé par les affiches de concerts fixées au mur, le mettant en scène seul ou avec d’autres artistes. Nous engageons la conversation sur la musique. Pendant les trois quarts d’heure de l’entretien, je ne me souviens pas avoir évoqué d’autre sujet. Et quelques jours plus tard, mon admission à l’école était confirmée. Daniel Cadé, en marge de sa brillante carrière auprès de Télécom Paris, puis comme directeur de l’École des Ingénieurs de la Ville de Paris, a conduit une carrière internationale de pianiste concertiste.

Côté Enseignement

Je devais progressivement comprendre que la musique, ou plutôt les musiques, constituaient un ingrédient incontournable des études télécommiennes. Les études elles-mêmes comprennent des disciplines applicables au traitement de la musique : les fréquences, les transformées de Fourier, le filtrage. Certes ces notions sont fondamentales pour aborder la question de la collecte et du transport du signal vocal, surtout à une époque où le téléphone analogique était le produit dominant des télécommunications. Mais les élèves n’en restaient pas à la simple théorie : le département Images et Sons, piloté par Eric de Lamarre, professeur à la personnalité attachante et inoubliable, leur permettait de toucher du doigt – ou plutôt du tympan – les questions de traitement qualitatif du son qui se posent dans un studio d’enregistrement ou pour une bonne chaîne « haute-fidélité ». Et pour ceux qui voulaient approfondir, l’IRCAM ouvrait ses portes aux élèves, pour des visites de groupe ou des stages.

Côté Loisir

Au-delà des matières d’enseignement, la pratique musicale a toujours été importante parmi les élèves. Différents genres musicaux ont été représentés. Les années 1980-1990, le jazz était servi avec un groupe de grande qualité, qui s’est maintenu quelque temps après la fin des études à l’école. Plus près de nous, TSM (Télécom Sound and Music), groupe de DJs de Télécom, assure depuis 2011 l’animation du Gala Télécom Paris. Des groupes éphémères d’autres musiques se sont régulièrement créés dans l’école, tirant parti de nombreuses salles disponibles après les cours, dont plusieurs étaient équipées d’un piano.

La vocation musicale de l’école ne s’est pas restreinte aux élèves et enseignants. On venait de l’extérieur pour des conférences savantes sur la musique contemporaine. C’est ainsi qu’en 1982 il m’a été donné d’écouter Daniel Cadé interroger Pierre Boulez, puis interpréter une de ses œuvres au piano de l’amphi Thévenin. Je dois reconnaître que malgré le remarquable effort des intervenants pour faire comprendre cette musique, je ne suis toujours pas devenu un fervent auditeur des œuvres de Boulez.

Les bâtiments de la rue Barrault ont aussi longtemps accueilli les répétitions du Chœur et Orchestre des Grandes Écoles (COGE). A l’origine ensemble unique d’élèves et de jeunes anciens des grandes écoles, le COGE s’est développé en plusieurs formations : ce sont maintenant trois chœurs et deux orchestres. Tout ce monde se réunissait en soirée à l’école, au point que l’on eût pu dire que les bâtiments abritaient un conservatoire de musique le soir.

Le nouveau site de Saclay bénéficie d’installations fonctionnelles et agréables en vue des missions d’enseignement et de recherche de l’école. Espérons qu’il saura encore accueillir les pratiques musicales afin qu’elles restent consubstantielles à la formation complète de l’ingénieur Télécom Paris.

Auteur

Médiateur scientifique, ancien professeur de physique chimie et ancien consultant en management et en systèmes d'information

Après une expérience de trente ans de conseil en gestion et systèmes d'information, j'ai décidé d'animer ma retraite en prenant un poste vacant de professeur de physique et chimie en lycée. Ayant désormais atteint l'âge limite pour un emploi public, j'effectue quelques missions de médiation scientifique.

Comme détaillé dans mon ouvrage l'Heure milésienne, paru en janvier 2017, je m'intéresse également à la compréhension et à la maîtrise du cycle des saisons, et propose le calendrier milésien comme référence des analyses climatiques, scientifiques, historiques liées au cycles des saisons, en variante à notre calendrier grégorien.

Français, anglais, allemand. Voir les 3 Voir les autres publications de l’auteur(trice)

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