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01 avril 2020

Quels rôles jouent les technologies numériques dans l'évolution de la médecine du travail ? Groupe Santé

Synthèse de la réunion du 21 novembre, CCI Paris Incuba’School

La médecine du travail est actuellement confrontée à un double défi : améliorer ses performances et restaurer son image, cela dans un contexte de pénurie de médecins du travail. Les récentes évolutions législatives ont focalisé le système de santé sur les parcours et la prévention. Ainsi l’entreprise se retrouve au cœur du parcours de santé des collaborateurs.


Comme beaucoup d’intervenants du monde médical, la médecine du travail souffre d’un cloisonnement du système de santé. Cette coupure historique peut être aujourd’hui résorbée en partie grâce aux outils numériques et, en particulier, avec le Dossier Médical Partagé (DMP). Ainsi, le médecin du travail pourra, dans un premier temps, avoir accès au DMP pour y déposer des documents.  Avec l’accès aux données de santé, les techniques d’intelligence artificielle pourraient être utilisées en amont pour cibler les populations à risque. Ceci permettrait de faire, comme aux USA ou au Canada, la détection de problèmes de santé qui impactent fortement l’entreprise comme l’apnée du sommeil, qui est une priorité pour les assurances santé. En Europe, le RGPD protège les données, ainsi il est nécessaire :  
         
  •  d’informer le salarié et de ne collecter aucune donnée sans connaître le traitement qui en sera fait,
  • de garantir la sécurité à la conception (privacy by design),
  • de garantir la sécurité des systèmes et de faire des études d’impacts.  
           

La télémédecine est une technologie qui s’adapte particulièrement bien à la médecine du travail. D’un côté elle permet de faire des visites de pré-reprise ce qui favorise un retour au travail précoce, de qualité et de lutter contre la désinsertion professionnelle. D’un autre coté elle peut être proposée aux personnes qui ne sont pas installées dans les locaux de l’entreprise et permet ainsi de supprimer un temps de déplacement. De plus cela aura un impact positif sur la pénurie de médecins du travail.  La médecine du travail, les mutuelles et le système de soin ont tout intérêt à collaborer pour satisfaire aux objectifs de prévention imposés et co-construire des plans de prévention santé intégrés au parcours de santé des collaborateurs. L’enjeu est de taille, car dans le cadre de la réforme, la médecine du travail peut s’approprier les technologies digitales afin de ne plus être perçue comme un impôt mais comme une ressource contribuant à la performance de l’entreprise de manière vertueuse.

Auteur

Docteur-Ingénieur, Diplomé de l'Exécutive MBA d'HEC (91) Voir l’autre publication de l’auteur(trice)

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