Revue TELECOM 194 - Portraits d'alumni..
Michèle Levraud (1992)
Je suis aujourd’hui agent immobilier après avoir travaillé 14 ans à TéléDiffusion de France. Comment en suis-je arrivée là ? A TDF, j’ai acquis des compétences diverses car je changeais de poste tous les 2 ans, ayant été successivement : commerciale, responsable de services d’exploitation, de maintenance, de marketing et de contrôle de gestion. J’étais très attachée à certaines valeurs de cette entreprise.
Néanmoins, en 2005, ne me reconnaissant plus dans la politique de l’entreprise et ses changements d’actionnaires, j’ai décidé de changer de vie. A la stupéfaction de mon entourage, j’ai créé l’agence immobilière le TUC IMMO Châtillon. Mes parents ayant fait de l’immobilier à titre privé, je n’ai pas eu l’impression de me lancer dans l’inconnu ; mais devenir patronne de TPE lorsqu’on est salariée d’une grande entreprise est bien un virement à 180°. J’avais le soutien de mon mari et un an de salaire d’avance, et le filet de sécurité du congé pour création d’entreprise, ce qui est très important pour la sérénité de la famille, ayant trois jeunes enfants.
Treize ans après, je ne regrette pas du tout cette décision. J’ai évidemment beaucoup travaillé ; j’ai développé successivement des activités de vente, location et gestion. Je me suis formée à tous ces nouveaux métiers, à la gestion d’une TPE, et surtout à ses ressources humaines. L’agence se porte très bien. J’ai aujourd’hui quatre employées. Je fais aussi des formations pour agents immobiliers, et viens d’écrire un livre destiné aux particuliers et aux agents immobiliers “de la location à la gestion”. Au niveau familial être à mon compte m’a donné une liberté très appréciable, surtout quand mes enfants sont devenus ados et qu’il a fallu plus les accompagner. Une très belle expérience !
Marc Porot (1973)
Je dois beaucoup à Télécom Paris. Après trois ans rue Barrault, j’ai fait un Master à UCLA, financé par le Rotary Club. Mon projet de recherche concernait le contrôle de la respiration, dans un laboratoire du département d’anesthésie. Cette expérience a confirmé ma vocation de médecin, un métier qui m’avait toujours attiré (il y a beaucoup de médecins dans ma famille).
À mon retour en France en 1975, j’ai fait mes études à la Pitié Salpétrière. J’ai enseigné à l’option biomédicale à l’École ce qui m’a permis de gagner ma vie pendant ces études.
En 1983, je suis retourné à UCLA faire ma spécialité d’anesthésie (1983-1986). Pendant 29 ans j’ai travaillé en libéral à Los Angeles. Trois enfants ont grandi pendant ce temps. En 2005 je me suis orienté vers le traitement médical et interventionnel des douleurs chroniques (Algologie), spécialité que je pratique toujours – à temps partiel.
Je suis maintenant dans un village de Bourgogne mais reste actif grâce aux technologies de télécommunications – et des voyages réguliers aux États-Unis.
Je n’ai pas oublié mes racines de Télécom : très logiquement l’essentiel de mon travail est maintenant en télémédecine avec trois hôpitaux aux États-Unis. Je cherche à développer cette activité en France.
J’ai suivi de très près l’évolution de l’informatique médicale et fait de la programmation dans l’ensemble de ma carrière. J’ai commercialisé en 2001 un logiciel de gestion du bloc opératoire, qui est bien sûr désormais dépassé.
Je dois beaucoup à la grande générosité du système éducatif français et en premier lieu à Télécom Paris. L’école m’a permis de faire mon Master à UCLA, a beaucoup contribué à ma survie pendant les études de médecine. Mon passé d’ingénieur a été très utile en médecine. La transition technologique radicale en cours a été facile pour moi. Une approche quantitative et scientifique des problèmes est un grand atout pour gérer l’évolution très rapide de ce domaine.
Donc de tout cœur merci Télécom Paris. Si je peux être utile à l’école et ses étudiants, je le ferai très volontiers.
Augustin Morel (2016)
Comme beaucoup de mes camarades de classe, je pense être entré dans le système prépa-école un peu par défaut et je pense être arrivé à Télécom Paris un peu par hasard, ou plutôt au bon vouloir du jeu des classements des concours. Cela ne m’a pas empêché de m’y épanouir pleinement, même si je ne me sentais pas vraiment l’âme d’un ingénieur. Pour dire vrai, j’ai toujours été attiré par le monde de l’audiovisuel, et la réalisation de films. Cameraman attitré de mes vacances familiales depuis de nombreuses années, j’ai commencé à réaliser des court-métrages en prépa. Mes trois années à Télécom Paris m’ont permis de développer ma passion pour la vidéo, notamment en relançant le journal TV de l’école, le LIVE, mais aussi en participant à la réalisation de nombreuses petites productions amateures et en faisant mes armes dans le monde professionnel en tant qu’intermittent du spectacle, sur mon temps libre. J’ai opté pour un master en entrepreneuriat, qui m’a apporté beaucoup de connaissances dites « transverses » qui me sont très utiles aujourd’hui. Après m’être essayé au « business development » en stage et après avoir réalisé un long voyage au bout du monde, c’est le lendemain de ma cérémonie de remise de diplôme que j’ai choisi de prendre le virage à 180° dont je rêvais depuis des années : fonder ma propre boîte de production audiovisuelle, Behind the Door.
J'aime à croire que j'exerce l'un des plus
vieux métiers du monde, celui de conteur.
Behind the Door est une société de production de contenu audiovisuel qui accompagne ses clients dans l’intégralité de leur production vidéo. J’ai démarré mon activité en mars 2019 et construis peu à peu ma clientèle. Je travaille essentiellement à la réalisation de films institutionnels mais réalise aussi des productions « internes » comme mon dernier court-métrage Never too Late. J’aime à croire que j’exerce l’un des plus vieux métiers du monde, celui de conteur. Le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui m’offre cependant bien plus de moyens pour raconter des histoires qu’il n’en offrait à un collègue troubadour du Moyen-Age. J’ai commencé à explorer le monde du documentaire en réalisant pour l’école un épisode spécial du LIVE consacré à l’histoire de l’école à la rue Barrault. Après le succès de ce film, je compte me lancer dans la production d’un documentaire autour du thème de l’environnement et du développement durable, sujet qui me tient particulièrement à cœur. En regardant ce qui se passe autour de moi, je me rends compte que j’appartiens à une génération qui cherche un sens à leur vie, qui cherchent à trouver leur rôle dans la société. J’espère avoir trouvé le mien, raconter, montrer des histoires pour apprendre, sensibiliser et pourquoi pas toucher les spectateurs. S’il y a bien une chose que je pourrais souhaiter aujourd’hui à un jeune télécomien, c’est bien cela : se trouver lui-même.
Dans la revue TELECOM n° 194