Éditorial
Ce n’est pas un hasard qu’au moment où le numéro 212 de la Revue est en cours de montage avec ses deux thèmes choisis pour l’occasion, ceux-ci arrivent sous le feu des médias ! Les agriculteurs aux portes des grandes villes françaises demandent des décisions politiques rapides pour sauver leurs métiers. Victimes d’injonctions contradictoires, ils ne parviennent pas à construire dans la durée une nouvelle agriculture résiliente qui réponde aux enjeux de santé humaine et de respect des ressources naturelles et des terres arables.
Dans le même temps des débats démarrent à l’Assemblée et au Sénat pour interroger le processus démocratique sur l’influence des outils numériques dont ceux qui appartiennent à la catégorie dite d’« Intelligence Artificielle » et les moyens de les encadrer. Cet ensemble de processus s’est mis en route sur un objectif de temps long, mais comme pour l’Agriculture, il y a des urgences que les états doivent prendre en compte rapidement, combinant des actions de régulation et de normalisation, conduites en parallèle.
Prenons un exemple pour la France : un rapport d’information a été déposé le 30 mars 2023 par la Commission des affaires européennes du Sénat. Ce rapport vise à favoriser le développement d’une intelligence artificielle de confiance et propose un nouveau cadre juridique pour l’IA, fondé sur une approche par le risque. Il cherche à mieux définir les applications d’IA à haut risque pour plus de sécurité juridique. Ces discussions et propositions de loi visent à réguler l’IA générative et à atténuer ses risques potentiels tout en favorisant son développement et son utilisation bénéfiques.
Un autre exemple porte sur les travaux de l’Assemblée Nationale, ou deux députés ont présenté le 14 février 2024 un rapport parlementaire sur les défis de l’intelligence artificielle générative en lien avec les lois. Ce rapport, au début du parcours législatif, qui résulte de plusieurs mois d’auditions, propose 33 mesures pour développer et encadrer l’intelligence artificielle. Il aborde ainsi plusieurs enjeux législatifs : la transparence, la protection des données, la souveraineté nationale, la régulation et propose le renforcement des compétences de la CNIL.
Le dossier que vous allez découvrir aborde plus largement différents points de vue autour des préoccupations actuelles de nombreux acteurs de l’IA générative et sur l’importance d’une régulation adéquate pour garantir la protection des citoyens.
Il traite aussi du numérique plus traditionnel qui irrigue notre société. De l’open data aux plateformes des CivicTech, les outils numériques améliorent notre démocratie.
Et n’oublions pas dans ce dossier certains risques du numérique comme le profilage Life2Vec sur le point de proposer aux ingénieurs de réintroduire le bouton « OFF »…
Bonne lecture et bonnes réflexions ! . C ’est un sujet complexe qui ne peut laisser indifférents les ingénieurs qui interrogent l’application de la science et les humanistes qui interrogent notre devenir.
Auteurs
Management High-Tech.
Direction Générale, France, Allemagne.
Business Development. Voir les 7 Voir les autres publications de l’auteur(trice)